Cette étude analyse la stabilité chimique du polyamide biosourcé PA5.10 et de ses composites renforcés par des fibres de cellulose régénérée (RCF), dans le but d’évaluer leur aptitude à remplacer les polyamides pétrosourcés dans des applications techniques exigeantes. Les échantillons, élaborés par extrusion bi-vis et moulage par injection, ont été exposés à divers environnements aqueux, acides, alcalins et organiques afin d’identifier les mécanismes de dégradation et les effets sur les propriétés mécaniques et structurales. Les résultats montrent que la dégradation hydrolytique constitue le principal facteur d’altération du polymère, se traduisant par des phénomènes de coupure de chaînes, de gonflement des fibres et de désadhésion à l’interface matrice-fibre. Les milieux acides et basiques accélèrent la scission des liaisons amide dans la matrice et la rupture des liaisons glycosidiques de la cellulose, provoquant un affaiblissement progressif du renfort et une perte de cohésion du composite. Les analyses FTIR et microscopiques confirment ces processus, tandis que les essais mécaniques mettent en évidence une baisse de résistance en traction corrélée à l’absorption d’humidité et à la dégradation chimique. Malgré cette sensibilité, les composites PA5.10/RCF présentent un comportement ductile et une densité réduite, constituant une alternative plus légère et à plus faible empreinte carbone que les composites à fibres de verre. Les auteurs soulignent toutefois la nécessité d’optimiser la formulation par l’ajout de stabilisants hydrolytiques ou de traitements de surface des fibres afin d’améliorer la durabilité de ces matériaux biosourcés dans des environnements chimiques sévères.