Des chercheurs de l’Université Nationale de Taïwan ont conçu un hydrogel luminescent injectable et auto-réparable capable de détecter le formaldéhyde à des concentrations extrêmement faibles, ouvrant une nouvelle voie pour la surveillance environnementale en temps réel. Ce matériau innovant repose sur un réseau polymérique combinant une gélatine modifiée et un composé sucre–polydextran (PG/PDA), renforcé par des nanoparticules de laponite contenant des ions europium. Ces particules, Eu³⁺(TTA)@Lap, confèrent au gel ses propriétés optiques grâce à un « effet antenne » où les ligands organiques amplifient l’émission lumineuse du métal. Lors d’une exposition à des composés organiques volatils, la luminescence du gel varie de manière spécifique, permettant d’identifier les substances présentes. Le système se distingue par une sensibilité remarquable, détectant le formaldéhyde à partir de 39 parties par milliard, soit bien en dessous des seuils de sécurité fixés par l’OMS. Outre ses performances analytiques, l’hydrogel peut se régénérer après dommage et être injecté sous différentes formes, ce qui facilite son intégration dans des environnements complexes ou des dispositifs portables. Cette combinaison de luminescence, de flexibilité mécanique et de réversibilité chimique illustre le potentiel des nanocomposites polymériques intelligents pour la détection sélective de polluants gazeux. Elle ouvre la voie à des capteurs biocompatibles et autonomes dédiés à la prévention des risques sanitaires liés aux composés volatils dans l’air intérieur et industriel.
https://phys.org/news/2025-10-healable-hydrogel-ultra-sensitive-formaldehyde.html