Une collaboration menée par l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign révèle que des polymères conjugués, longtemps considérés achiraux, peuvent spontanément adopter des structures hélicoïdales chirales lors de leur séparation liquide-liquide. Cette découverte, publiée dans le Journal of the American Chemical Society, met en évidence un mécanisme universel de rupture de symétrie chirale analogue à celui suspecté dans l’origine de la vie. En étudiant 34 polymères conjugués, les chercheurs ont observé que près des deux tiers développaient une chiralité intrinsèque à forte concentration, détectée par dichroïsme circulaire. L’analyse par apprentissage automatique a permis de corréler la présence d’atomes d’oxygène dans les chaînes latérales et la longueur des macromolécules à la formation de ces phases chirales. Ce comportement, resté inaperçu malgré des décennies de recherche sur les polymères électroniques, ouvre de nouvelles perspectives pour la conception de matériaux optoélectroniques bio-inspirés. En imitant les architectures chirales naturelles impliquées dans la photosynthèse, ces systèmes pourraient favoriser une conduction électronique plus efficace et réduire les pertes thermiques dans les dispositifs. Cette avancée théorique et expérimentale offre un cadre prédictif pour concevoir de nouveaux polymères chiraux, potentiellement exploitables dans des conducteurs transparents, des cellules photovoltaïques ou des composants informatiques à haute efficacité énergétique.
https://phys.org/news/2025-10-spontaneous-chirality-conjugated-polymers.html