Une équipe de l’Université de Newcastle, en collaboration avec l’Université de Birmingham, a mis au point un procédé propre et économe en énergie permettant de décomposer le Téflon® (PTFE), polymère réputé pour son inertie chimique et thermique, en composés fluorés réutilisables. Publiée dans le Journal of the American Chemical Society, cette recherche démontre que l’application d’une énergie mécanique — par simple agitation dans un broyeur à billes — suffit, en présence de sodium métallique, à rompre les fortes liaisons carbone-fluor du polymère à température ambiante, sans solvants ni chauffage. Le Téflon® est ainsi converti en fluorure de sodium, matière première non toxique couramment utilisée en dentifrice et dans la synthèse de molécules pharmaceutiques. Grâce à une caractérisation fine par résonance magnétique nucléaire à l’état solide, les chercheurs confirment l’absence de sous-produits, validant l’efficacité et la pureté du recyclat. Ce procédé s’inscrit dans le cadre émergent de la mécan chimie verte, qui substitue l’énergie mécanique à la chaleur ou aux solvants pour initier des réactions propres. En offrant une voie circulaire pour récupérer le fluor à partir de déchets polymériques résistants, cette approche pourrait transformer la gestion des plastiques fluorés, traditionnellement sources de « polluants éternels », en une ressource chimique renouvelable. Elle marque une étape décisive vers une économie du fluor durable, conciliant innovation scientifique et responsabilité environnementale.
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