Après un diplôme d’ingénieur à l’ENSCBP à Bordeaux, Audrey Llevot a obtenu son doctorat à l’Université de Bordeaux en 2014 en travaillant sur la synthèse de nouveaux polymères biosourcés au Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques (LCPO), sous la codirection des professeurs Stéphane Carlotti, Stéphane Grelier et Henri Cramail. Elle a développé un procédé de dimérisation par voie enzymatique de molécules phénoliques, notamment la vanilline.

Ce procédé réalisé en conditions douces a permis l’obtention d’une bioplateforme de composés biphényles fonctionnels utilisés pour la synthèse de différents polymères biosourcés. En 2015, elle a rejoint le groupe du Pr. Mickael Meier à l’Institut de Technologies de Karlsruhe (KIT) où elle a piloté différents projets dans les domaines de la catalyse, l’ingénierie macromoléculaire et la synthèse de polymères biosourcés. En 2017, elle a été recrutée en tant que maître de conférences à Bordeaux-INP pour développer ses activités de recherche au LCPO. Elle enseigne à l’ENSMAC (Bordeaux INP) où elle est également co-responsable de la spécialisation de 3ème année « Chimie et Bioingénierie (CBI) ». Ses activités de recherches portent sur l’élaboration de réseaux polymères dynamiques, incluant l’étude de leur dégradation chimique, de leur remise en forme, de leur auto-réparation et de leurs applications dans différents domaines. En particulier, elle est impliquée, avec le Pr. Stéphane Carlotti, dans un projet collaboratif avec le CNES et l’ONERA pour concevoir des poly(dimethyl siloxanes) auto-réparants possédant une résistance améliorée aux irradiations protons, en vue d’une utilisation en environnement spatial. Initiée à la chimie des carbènes par le Pr. Daniel Taton, elle a introduit les carbènes N-hétérocycliques dans des réseaux polymères dynamiques, en exploitant la réversibilité de leur dimérisation pour former des points de réticulation dynamiques. En outre, elle exploite les propriétés catalytiques de carbènes masqués pour déclencher des réactions de transestérification dans des vitrimères compatibles avec l’impression 3D. Elle continue par ailleurs d’apporter sa contribution dans le domaine de la chimie verte à travers le développement de réseaux covalents adaptables biosourcés. Ses recherches ont donné lieu à 34 publications, 2 brevets et ont été présentées au total lors de 31 conférences scientifiques nationales et internationales. Dans ce cadre, elle a co-encadré 7 doctorant(e)s, 3 post-doctorant(e)s et un grand nombre de stagiaires élèves-ingénieurs et étudiants de diverses universités.

Gaulthier Rydzek est un physico-chimiste spécialisé dans les matériaux et films minces polymères et hybrides, avec un intérêt marqué pour les polyelectrolytes. Après une formation a Strasbourg (UdS) et de Montréal (UdeM), il a obtenu son doctorat en 2012 à l’Institut Charles Sadron, sous la direction des Drs. Boulmedais et Voegel, portant sur l’assemblage électrochimique de films à base de polyelectrolytes réticulés par réaction click. Lauréat d’une bourse JSPS en 2013, il a rejoint le groupe de Katsuhiko Ariga au National Institute for Materials Science (NIMS) à Tsukuba, Japon, où il a travaillé sur les nanomatériaux et les approches de nanostructuration de la matière molle et hybride, notamment via l’électropolymérisation. Détenteur d’un financement ICYS au sein du Institute for Materials Nanoarchitectonics (MANA), il a poursuivi ses recherches au NIMS en développant des systèmes hybrides basés sur des complexes de polyelectrolytes et de nanoparticules inorganiques, destinés à des applications en catalyse et pour l’encapsulation/relargage de principes actifs. Dans ces systèmes, les polyelectrolytes jouent un rôle clé dans la cohésion, la structuration, et la réponse aux stimuli des assemblages. En 2018, il a rejoint un projet H2020 au Trinity College de Dublin pour se former à la synthèse et à l’auto-assemblage de copolymères à blocs, avant d’être recruté par l’Université de Montpellier, où il est maître de conférences depuis 2019 et a soutenu son HDR en 2024. Ses travaux actuels portent sur l’auto-assemblage de micelles complexes de polyions (polyion complex, PIC) à base de copolymères à blocs hydrophiles contenant un bloc polyélectrolyte. Ces micelles servent d’agents structurant et fonctionnalisant pour l’assemblage de nanomatériaux et de films mésoporeux et hybrides par voie sol-gel, [1] en utilisant notamment des techniques comme l’électrodéposition et le dip-coating. En adaptant la composition et la structure des copolymères par polymérisation RAFT, [2] leur complexation avec des partenaires d’intérêt, puis leur co-condensation dans des approches sol-gel, ces recherches récentes couvrent un large champ d’applications, allant des bioélectrodes à la dépollution, en passant par les revêtements antiseptiques et l’encapsulation/vectorisation de principes actifs. [1,2]

[1] Gaulthier Rydzek, Amina Azzi, Noelia Sanchez-Ballester, Anthony Phimphachanh, Pascale Laborie, Philippe Trens, Corine Gérardin, Functional nanopore engineering for encapsulation and activity modulation of horseradish peroxidase, Chemistry of Materials, 37, 15, 6077–6089, 2025

[2] Anu Vashishtha, Anthony Phimphachanh, Thomas Gaillard, Julien Schmitt, Corine Gerardin, Gaulthier Rydzek*, Tangi Aubert*, Hybrid Silica Cage-Type Nanostructures Made from Triply Hydrophilic Block Copolymers Single Micelles, ACS nano, 42, 29008-29020, 2024