Les auteurs présentent une plateforme de fabrication numérique qui intègre, en une chaîne photo-induite, la création de matériaux multiphasiques et le greffage de brosses PDMS pour produire des interfaces solides–liquides stables au sein de micro- et macro-architectures polymères. Deux familles complémentaires sont combinées : (i) des réseaux acrylates nanoporeux issus de séparations de phase sous photopolymérisation, ensuite imprégnés d’un lubrifiant silicone et fonctionnalisés, qui offrent une faible fraction solide en contact et une bonne définition de motifs ; (ii) des organogels PDMS transparents et flexibles, obtenus par photo-réticulation de formulations contenant le lubrifiant, assurant une rétention durable et une compatibilité avec l’impression DLP. Cette approche unifiée permet la texturation numérique de la mouillabilité (motifs et gradients anisotropes), l’empreinte UV-NIL de microcavités pilotant l’évaporation et l’agrégation particulaire, et l’impression 3D monolithique de « SlipChips » où des canaux asymétriques guident des gouttes sans apport énergétique externe. Les surfaces obtenues conjuguent anti-adhérence (liquides, glace), anti-salissure, transparence et confinement capillaire localisé, tout en restant compatibles avec des procédés à grande échelle (roll-to-plate, DLP). Au-delà de l’état de l’art centré sur des géométries planes, cette synthèse matière-procédé élargit le champ des interfaces infusées—du codage de textures mouillantes aux microdispositifs biomédicaux—tout en pointant des axes d’optimisation (résolution verticale et intégrité mécanique des résines photocurables) pour la montée en complexité des architectures.