L’étude introduit une voie de recyclage chimique des polyamides fondée sur l’alcoolyse sous conditions modérées, activée par le tosylate de méthyle (TsOMe) qui génère in situ l’acide p-toluenesulfonique (TsOH) pour cliver sélectivement la liaison C–N amide. Appliquée à des PA vierges et post-consommation (PA6, PA66, PA610, PA11/12, renforts verre), ainsi qu’à des flux mixtes, la méthode convertit efficacement les chaînes en précurseurs de haute valeur — esters d’acides aminés, diesters/diamines tosylés — et, pour PA6, en ε-caprolactame via une cyclisation basique en cascade, ouvrant la voie à une véritable boucle fermée (repolymérisation en PA « vierge »). Le criblage d’alcools montre que les primaires aliphatiques sont privilégiés, tandis que les alcools secondaires/benzyliques favorisent des voies concurrentes de déshydratation et d’hydrolyse, surmontées par un simple reconditionnement. Des essais sur déchets mélangés (PA avec PE/PP/PS ou textiles PET/PA) attestent d’une compatibilité élevée et d’une séparation aisée des produits par différences de solubilité, y compris après co-dépolymérisation PA6/PA66. Les calculs DFT et études cinétiques étayent un mécanisme d’activation acide avec formation d’un intermédiaire tétraédrique par attaque nucléophile de l’alcool, TsOH jouant un double rôle d’activateur d’amide et de piégeur de l’amine libérée. L’ensemble démontre une chimie de dépolymérisation sélective, tolérante aux additifs et transposable à l’échelle, avec possibilité de régénération du TsOMe, positionnant cette stratégie comme une alternative durable aux procédés hydrolytiques ou supercritiques pour la valorisation des polyamides.