Des chercheurs ont récemment démontré que des populations distinctes de nanoparticules polymères, sans modification chimique de surface, peuvent fusionner entre elles selon un contrôle purement cinétique, ouvrant une nouvelle voie pour la manipulation nano-structurale des polymères. L’étude montre que la longueur des chaînes polymères — modulable par le procédé de synthèse — suffit à réguler l’étendue de la fusion entre nanoparticules issues de populations différentes, sans besoin d’unités de reconnaissance anisotropes ni de forces thermodynamiques spécifiques. Grâce à un marquage élémentaire et à l’utilisation de techniques d’imagerie cryogéniques combinées à la spectroscopie électronique, les auteurs ont mis en évidence que ce comportement de « communication » entre particules constitue un phénomène collectif — à l’échelle du système — comparable à des interactions biologiques de type fusion membranaire. Cette approche illustre comment des mécanismes purement physiques (mobilité des chaînes, entropie, dynamique de surface) peuvent suffire à orchestrer des architectures nanométriques complexes, sans recourir à une chimie sophistiquée de surface. La portée technologique de ces résultats est surtout conceptuelle : ils ouvrent la possibilité de concevoir des systèmes polymères auto-organisés, adaptables et potentiellement réactifs, basés sur la fusion contrôlée de nanoparticules — une stratégie prometteuse pour des applications en nanomatériaux, en délivrance ciblée, en assemblages hiérarchiques ou en matériaux à fonctionnalités dynamiques.

https://www.nature.com/articles/s41467-025-66827-0