Cette étude propose une approche interfaciale innovante pour dépasser le compromis entre fluidité et résistance dans les nanocomposites polymères. En remplaçant la couche adsorbée rigide formée à la surface des nanoparticules par une couche de grandes boucles polymériques liées, les chercheurs conçoivent un réseau particulaire plus mobile et moins contraint. Ces boucles, issues d’un copolymère statistique P(styrène-ran-4-hydroxystyrene), favorisent la relaxation des chaînes de matrice, maintiennent un comportement rhéologique fluide et empêchent la formation de réseaux permanents limitant la mise en œuvre. Les composites ainsi obtenus présentent une viscosité réduite tout en conservant une forte cohésion interfaciale et une dissipation d’énergie accrue. Les enchevêtrements topologiques entre boucles et chaînes de matrice renforcent la résistance et la ténacité à l’état vitreux. Cette stratégie, fondée sur le contrôle dynamique des interfaces plutôt que sur la modification chimique, ouvre la voie à des nanocomposites à haute charge combinant processabilité et performances mécaniques élevées.