Face à la menace croissante des PFAS, ces « polluants éternels » omniprésents et quasi indestructibles, la recherche française s’organise autour du CNRS pour inventer des solutions de dépollution à la fois efficaces et soutenables. Ces composés fluorés, utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives et hydrofuges, s’accumulent dans l’environnement et les organismes vivants, posant un défi scientifique, énergétique et économique majeur. L’initiative coordonnée par la Direction des relations avec les entreprises (DRE) et la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires (MITI) du CNRS illustre la puissance de la recherche partenariale entre laboratoires, start-up et industriels. Trois approches complémentaires émergent : la modélisation moléculaire prédictive de la deeptech MS4ALL, qui simule les mécanismes de dégradation pour identifier les voies réactionnelles les plus sûres ; la filtration membranaire réactive développée à l’Institut européen des membranes, combinant nanofiltration, électrochimie et sonolyse pour isoler et détruire les PFAS avant réinjection dans le sol ; et la dégradation électrochimique directe portée par la start-up TreeWater, capable de minéraliser totalement ces composés grâce à un procédé breveté d’électro-oxydation. Ces innovations, soutenues par des partenariats structurants avec SUEZ et Veolia, visent à accélérer le passage du laboratoire à l’échelle industrielle. En conjuguant intelligence artificielle, chimie verte et ingénierie de procédés, le CNRS et ses partenaires esquissent une nouvelle ère de dépollution : celle où la lutte contre les PFAS devient un moteur d’innovation scientifique et écologique.