Des chercheurs ont mis en lumière une méthode originale d’assemblage interne dans les composites polymères : l’exposition à de faibles ondes électromagnétiques (EMWs) suffit à « cohérer » les microparticules conductrices dispersées dans la matrice polymère, sans recours à un ajout massif de charges conductrices. Dans cette étude, des microfibres métalliques intégrées dans un élastomère souple forment, après traitement EMW, un réseau conducteur optimisé : la brève sollicitation électromagnétique entraîne la rupture des couches d’oxyde superficiel des microfibres et favorise des contacts métalliques consolidés par chauffage local (effet Joule), réorganisant la topologie interne du composite. Ce mécanisme repose exclusivement sur des effets physiques — induction de tension, effondrement d’oxyde, chauffage local — sans modification chimique des constituants. L’activation ainsi obtenue provoque une transition spectaculaire du matériau, passant d’un état isolant à un état hautement conducteur, tout en conservant la flexibilité du polymère. Cette approche universelle fonctionne avec différents types de fillers (métalliques ou carbonés) et de matrices polymères, ce qui souligne sa robustesse et sa versatilité. Sur le plan technologique, ce concept ouvre de nouvelles perspectives pour la fabrication de matériaux souples et conducteurs à faible coût, et pourrait être exploité dans le domaine de l’électronique flexible, des dispositifs mémoire résistifs, de l’emballage électronique ou des systèmes auto-configurables — contribuant potentiellement à transformer la conception de composites conducteurs dans des applications industrielles.