Le polystyrène, omniprésent dans les emballages et objets du quotidien, reste un cauchemar écologique : difficile à recycler, il finit souvent incinéré ou enfoui. Une équipe de chercheurs vient de franchir une étape décisive en proposant une méthode hybride, à la croisée de la chimie et de la biotechnologie, pour le transformer en acide adipique – un ingrédient clé du nylon.
Le processus commence par une dépolymérisation chimique du polystyrène en acide benzoïque. Cette transformation s’appuie sur une réaction d’oxydation catalytique optimisée, rendue plus efficace grâce à un solvant innovant : l’acide benzoïque lui-même. Ce choix permet une dissolution homogène du plastique, facilitant sa conversion.
Deuxième étape : l’acide benzoïque est ensuite métabolisé par une bactérie génétiquement modifiée (Pseudomonas putida), qui le transforme en acide muconique. Enfin, une simple hydrogénation catalytique permet d’obtenir de l’acide adipique, composant essentiel du nylon 6,6.
Cette filière complète de recyclage transforme un plastique problématique en un produit à haute valeur ajoutée, avec des émissions de gaz à effet de serre considérablement réduites par rapport à la voie pétrochimique classique. Elle ouvre des perspectives concrètes pour une économie circulaire des plastiques, en combinant innovations catalytiques et savoir-faire biologique.