Les mousses de polyuréthane (PU) expansées à l’aide de gaz fluorés présentent un excellent compromis entre performance thermique et facilité de mise en œuvre. Leur légèreté, leur structure cellulaire maîtrisée et leurs propriétés isolantes en font des matériaux de choix pour de nombreuses applications, allant de l’isolation domestique aux usages industriels les plus exigeants, notamment en environnement cryogénique. Elles sont aujourd’hui largement utilisées pour l’isolation de réservoirs de gaz liquéfiés (méthane, hydrogène, oxygène), en particulier dans les secteurs de l’énergie et du transport.
Cependant, les agents de gonflement fluorés utilisés pour leur expansion posent d’importants problèmes environnementaux, notamment en raison de leur contribution au réchauffement climatique. Leur appartenance à la famille des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), désormais visées par des régulations européennes strictes, remet en question leur utilisation à court terme. Par ailleurs, la chimie des mousses PU repose encore largement sur l’emploi d’isocyanates, composés classés comme allergènes puissants et potentiellement cancérogènes, eux aussi soumis à des restrictions croissantes.
Dans ce contexte, le développement de mousses alternatives, dépourvues de gaz fluorés et n’utilisant pas d’isocyanates, devient une priorité. Ces nouvelles formulations devront conserver les propriétés clés des mousses PU cryogéniques actuelles, notamment en termes de structure cellulaire, de stabilité dimensionnelle et de performances thermomécaniques à très basse température.