Une étude récente introduit une méthodologie analytique hybride couplant la résonance magnétique nucléaire (RMN) et la spectrométrie de masse MALDI-TOF pour décrypter l’hétérogénéité moléculaire intrinsèque de la lignine. En appliquant une stratégie systématique de dérivatisation par acétylation, les chercheurs ont réussi à différencier les motifs de liaison inter-unités, tels que les structures condensées ou les liaisons éther, grâce à des incréments de masse spécifiques dictés par la nature hydroxylée des segments. Cette approche novatrice permet de construire des cartes de progression des liaisons, révélant l’architecture précise et la séquence d’oligomères individuels au sein de mélanges complexes, distinguant ainsi des homo-oligomères de co-oligomères séquencés. Parallèlement, l’analyse approfondie a mis en évidence des altérations structurelles significatives, notamment la formation de radicaux stables et de structures de type cétone de Hibbert, induites par les contraintes mécaniques des procédés d’extraction. En conséquence, cette avancée offre une résolution sans précédent pour la caractérisation des polymères naturels, surpassant les modèles de structure moyenne traditionnels pour faciliter l’optimisation des procédés de valorisation industrielle de la biomasse lignocellulosique.